19.12.15

Episode 77: L'oiseau funeste


Quand Târâ s'éveilla, elle était seule. Akin n'était pas resté très longtemps, et s'était dépêché de retourner auprès de Kâli. La jeune femme se sentait dégoûtée... Elle ne devait plus le laisser la toucher. Plus jamais. Ce qu'elle avait fait... était complètement irrespectueux envers sa soeur, elle s'en rendait compte à présent. Comment avait-elle pu faire ça dans son dos?

C'est déterminée qu'elle prit sa douche du matin. Elle allait préparer une vengeance digne de ce nom... Elle ne le laisserait pas s'en tirer ainsi. Combien d'autres femmes avait-il pu aller voir dans le dos de sa soeur? Elle ne pouvait pas croire réellement qu'il l'aimait... surtout pas après cette nuit. Il l'avait laissée pleurer sans rien dire. Pas un seul geste de réconfort. Elle avait compris, elle n'était pas si importante pour lui... juste une femme comme tant d'autres.



Il s'occupait pour le moment de masser le dos de sa compagne, qui commençait à souffrir de l'arrondissement de son ventre. Le bébé grandissait et prenait du poids, et comme elle passait une grande partie de la journée à s'activer et à marcher d'une hutte à l'autre, son dos n'appréciait pas.

"Tu devrais y aller moins fort Kâli, après tout c'est pour ta santé et celle du bébé!
-Mais pour le moment, c'est impossible... Et puis je n'ai personne pour me seconder, tu sais bien.
-Trouve quelqu'un. Envoie donc Târâ à ta place.
-Impossible! Târâ n'arriverait pas à retenir tous les noms des remèdes, c'est trop difficile pour la majeure partie des gens.
-Je ne te laisserai pas parcourir le village comme ça encore longtemps Kâli, alors tu as intérêt à trouver une solution."

Le jeune homme semblait soucieux, et elle tenta de le rassurer.


"Tout va bien Akin, c'est juste un mal de dos...
-Mais je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose, à toi et au bébé.
-Que voudrais-tu qu'il se passe! Je vais bien, tes massages me font vraiment un bien fou. Il faut que j'y aille, donne moi ma sacoche s'il te plaît."

Il souleva la sacoche pleine de remèdes, qu'il trouva beaucoup trop lourde à son goût.

"Et qu'est-ce qu'il y a là-dedans! C'est lourd dis-donc!
-Les médicaments de la journée.  Bonne journée mon amour!"

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui dire au revoir, puis partit dans se retourner. Il n'osa pas la rattraper, mais soupira: être en couple avec la guérisseuse, ce n'était pas une chose facile.


Târâ jouait une mélodie rapide, presque violente sur son clavier. C'était un air mélancolique, presque effrayant qui s'échappait de son instrument de musique. Elle appuyait furieusement sur les touches, espérant peut-être que jouer de cette façon-là allait la calmer.

Ce ne fut pourtant pas le cas, et elle continuait à jouer, à composer cette partition de musique qui aurait pu apeurer les enfants.  Lorsqu'elle eut enfin terminé, elle respira profondément, et ferma les yeux. Elle devait se calmer... Elle aurait sa vengeance. Mais il fallait prendre en compte tous les éléments de la situation, et elle ne pouvait pas agir dans la précipitation. Elle devait réfléchir... Allait-elle en parler à Kâli? L'idée de lui briser le coeur l'insupportait, mais pouvait-on laisser Akin agir sans rien faire?

La question était difficile, et cette fois, elle n'avait personne à qui se confier.


Il fallait qu'elle commence à agir dès le soir-même. Attendre plus longtemps, c'était courir le risque qu'un nouvel événement vienne chambouler sa vie...

Il fallait attaquer le mal à la racine. Là où tout avait commencé...

La jeune femme avait un regard vide, presque absent, et ne clignait pratiquement plus des yeux. Elle avait l'air comme possédée, mais il n'y avait personne à ses côtés pour se rendre compte du changement qui s'opérait en elle. Tandis qu'elle mangeait sa soupe, un plan germa dans sa tête. Un plan qui lui paraissait parfait en tous points.

Après avoir lavé sa vaisselle, elle s'assura que personne n'allait la suivre, puis elle sortit. Il fallait qu'elle aille adresser une prière aux esprits du village... sans quoi son plan risquait de tomber à l'eau.


Elle s'arrêta devant la statue de pierre. Elle n'était pas souvent venue ici,ce n'était pas vraiment son genre d'aller demander leur soutien aux esprits... Peut-être aurait-elle du les prier plus souvent. Peut-être qu'ainsi, sa vie aurait été plus colorée.

Elle était cependant bien décidée à la changer, aussi s'agenouilla-t-elle devant la statue dédiée aux esprits protecteurs du village.

"Je vous en prie, Esprits du village... Puissiez-vous me protéger, et m'aider à mener ma quête jusqu'au bout. Je ne réclame pas grand-chose, seulement une justice... Aidez-moi. Vous êtes les seuls à qui je puis m'adresser à présent..."

Elle se releva, puis s'en alla du lieu qui commençait à être un peu trop peuplé pour elle: le totem des esprits était très populaire.


Avant de retourner à la maison, Târâ passa par l'école, où elle n'avait pas mis les pieds depuis bien longtemps.

Elle reconnaissait parfaitement la table où elle s'était assise tant de fois; la cours de récréation avec son toboggan, et puis le filet du jeu de balle. Elle avait passé de nombreuses heures ici, à se lamenter, à pleurer parce que personne n'avait jamais voulu jouer avec elle.

Oh, elle avait fini par s'habituer à cette ambiance. Seule Kâli l'avait prise sous son aile et avait essayé de l'intégrer au groupe, sans succès. Qu'aurait-elle fait sans sa soeur? La jeune femme lui devait tout, et elle le savait. C'était en partie pour cela qu'elle devait protéger son honneur de guérisseuse...


Elle vérifia que personne n'allait arriver, et se dirigea dans la salle où Kâli stockait ses remèdes. Il y avait beaucoup de bouteilles, de toutes les couleurs, de toutes les formes, et chacune d'entre elle possédait une étiquette avec une écriture très petite et très serrée: pour Târâ, il était impossible de lire ce qui y était écrit.

Sa main se leva, comme hypnotisée par les rangées de fioles. Que lui avait expliqué sa soeur déjà? La menthe contre le nez bouché? Elle avait du mal à s'en rappeler, il y avait beaucoup trop de choses à retenir.

Elle haussa finalement les épaules, et s'empara d'une petite bouteille posée à l'écart des autres. Cela devrait bien faire l'affaire...


Le soir, elle fut bien obligée d'apparaître à nouveau en public: elle ne pouvait pas continuer à éviter tout le monde et à rester enfermée dans sa chambre. On allait commencer à lui poser des questions, et à se douter de quelque chose... Déjà que sa musique n'était pas très discrète sur ses états d'esprit, elle devait se montrer prudente.

Elle se rendit dans la cuisine, et prépara la tisane de ses parents. Avec le temps, ils avaient commencé à boire une tasse bien chaude tous les soirs avant de s'endormir, Ika lui avait expliqué que cela apaisait leur sommeil ainsi que leurs rhumatismes.

"Papa, maman, votre tisane...
-Ah, merci ma chérie! s'exclama la vieille femme. C'est vraiment très gentil de ta part d'être venue nous voir ce soir."


Elle se poussa un peu pour lui faire de la place, et Târâ vint s'asseoir auprès d'eux. Ils restèrent un long moment à parler, de tout et de rien, mais surtout à se rappeler le bon vieux temps. La jeune femme avait l'impression de prendre plusieurs années de vieillesse en étant assise là, mais il était bon de se remémorer des souvenirs d'enfance.

Elle dut pourtant s'en aller en fin de soirée, alors que ses parents avaient les paupières qui se fermaient toutes seules.

"Je ne sais pas ce que j'ai ce soir, mais je crois que je tombe de sommeil... fit Luhan.
-Je vais vous laisser alors. Bonne nuit à vous deux, fit tendrement Târâ. Je vous aime.
-Bonne nuit ma fille chérie..."

Lorsqu'elle les quitta, ils dormaient déjà sur leurs deux oreilles.


Ce fut un sommeil dont ils ne s'éveillèrent jamais. Kâli, qui n'avait pas l'habitude les voir dormir aussi longtemps, était entrée dans leur chambre pour prendre de leurs nouvelles: elle les avait trouvés allongés, ils n'avaient pas bougé depuis la veille.

Elle les toucha pour les secouer un peu, et se rendit compte qu'il s'agissait de deux corps sans vie.

Une vision effroyable passa devant ses yeux. Cela ne pouvait pas... Non! Ils ne pouvaient pas l'avoir quittée comme ça, tous les deux en une seule nuit!

Elle éclata en sanglots, et sa première réaction fut d'appeler son compagnon.

"Akin!! Akin!!! Oh Akin, viens vite dépêche-toi!!"


Elle n'arrivait plus à bouger, ni à détourner le regard des deux corps morts devant elle. C'était un cauchemar, et elle allait bientôt se réveiller n'est-ce pas? Comment était-ce possible... Elle ne songea même pas à vérifier leur pouls. Il était évident, rien qu'à la température de leur corps, qu'ils étaient déjà partis pour l'autre monde...

La jeune femme sentait le bébé s'agiter dans son ventre. Avait-il compris ce qui était en train de se passer? Elle posa une main sur son ventre, tandis que de l'autre, elle essayait d'essuyer les larmes qui ruisselaient sur son visage.

"Que passe-t-il...? demanda Akin en arrivant, essoufflé."

Il lui suffit d'un regard pour comprendre la situation. Rapide comme l'éclair, il alla chercher des renforts chez les voisins. On ne pouvait pas laisser Ika et Luhan ainsi.


Un enterrement allait être organisé sous peu. Mais en attendant, il fallait que la jeune femme se remette de son choc émotionnel. Il était difficile de la faire arrêter de pleurer et de sangloter, et Akin la força à revenir dans la chambre.

"Je ne veux pas dormir! Je ne veux pas dormir, je devrais être auprès d'eux! Je ne veux pas qu'ils partent sans moi!
-Chhuuut... Il faut te reposer Kâli, pour toi et pour le bébé... Ils ne partiront pas sans toi, nous iront leur dire adieu tout à l'heure... Nous avons la situation en mains, les voisins sont venus nous aider. Je suis là, ça va aller..."

Il la prit dans ses bras, et elle enfouit son visage contre son torse. Elle n'arrivait pas à y croire... La vie était tellement injuste. Il était vrai que ses parents se faisaient très âgés, mais elle aurait aimé les avoir encore avec elle pendant un moment...


Târâ apprit la nouvelle à son réveil. Des hommes et des femmes du village étaient restés à la maison pour mettre un peu d'ordre dans la maison, et surtout, pour essayer d'apaiser la douleur des deux jeunes femmes.

"Ce... ce n'est pas possible! Papa et maman..."

Târâ tremblait sans parvenir toutefois à verser une larme. On la fit s'asseoir, elle était devenue très pâle et on lui donna un petit verre de nectar pour lui redonner quelques couleurs.

"Désolée, petite, fit un vieil homme. Malheureusement, on en arrive tous là..."

Il allait falloir annoncer la nouvelle au chef du village. Kairos aussi, venait de perdre ses parents.


Il était près de midi quand Akin se releva. Kâli dormait encore, et il n'osa pas la réveiller, elle avait besoin de sommeil pour s'évader et penser à d'autres choses. Elle aurait suffisamment de soucis plus tard...

En parlant de soucis, il en avait un, et de taille: il se retrouvait seul avec Kâli et Târâ. Il n'y avait plus personne pour s'occuper de l'une ou de l'autre quand il était occupé avec l'une des femmes... Comment les choses allaient-elles évoluer? Il ne fallait pas que Kâli apprenne son infidélité. Elle avait son caractère, et il n'osait pas imaginer sa réaction... D'autant plus que le bébé allait pointer le bout de son nez, ils risquaient aussi de s'unir prochainement, et il n'était pas question de tout gâcher. Târâ avait intérêt à tenir sa langue, et il allait tout faire pour ça.


La jeune femme était justement dans le jardin. Avec force et obstination, elle arrachait les fruits et les légumes mûrs, prêts pour la récolte. Elle ne faisait même pas attention aux feuilles qu'elle déchirait sur son passage, elle n'avait qu'une seule idée en tête: poursuivre l'activité que son père avait fait tous les matins depuis qu'il était ici.

Oignons, tomates, citron, citrouilles... Il y avait beaucoup à ramasser sur les tiges des plantes. Elle essayait de ne pas penser à ce qui s'était produit. Au fait que ses parents n'étaient plus là, qu'il était trop tard pour les rappeler... On ne revenait jamais d'entre les morts.

Elle jeta rageusement deux fruits dans une cagette, et s'essuya rapidement les yeux. Elle n'allait pas pleurer, ça non! Pas devant tous ces gens qui venaient s'arrêter devant la maison, elle n'avait pas l'intention de leur faire pitié!


Kâli ne resta pas davantage au lit, et Akin essaya de lui faire avaler un morceau.

"Je n'ai pas faim.
-Mange au moins un bout.
-Non merci.
-Allez ma chérie, sois courageuse...
-Je vais y aller.
-Où ça?
-Besoin de me recueillir. Avec Târâ.
-Ah..."

Pendant qu'il lavait les assiettes de la veille, son amante officielle quitta la table et rejoignit sa soeur dans le potager. Elle lui prit le bras, et elles s'éloignèrent toutes deux de la maison, sous l'oeil inquiet du jeune homme.


Silencieuses, les deux jeunes femmes se dirigeaient en dehors du village: le cimetière se trouvait à quelques mètres de là.

Sur le chemin, plusieurs villageois leur firent un signe de tête en guise de condoléance. Kâli y répondit à peine, tandis que sa petite soeur n'y prêtait même pas attention. Elle n'avait que faire de leur pitié, après tout, ce n'était pas eux qui avaient perdu leurs parents...

En arrivant, l'enterrement se terminait. Une prêtresse donnait les derniers sacrements, tandis que Kairos jeta les premières poignées de terre sur les corps.

Il serra ses soeurs contre lui, avant de les laisser se recueillir seules. Il prit le chemin du retour la tête basse, le coeur brisé.


Kâli ne put se retenir davantage, et elle s'effondra sur l'épaule de Târâ en sanglotant.

"Oh, Kâli...
-Je suis si malheureuse! Oh ils me manquent tellement, si tu savais! Quand je les ai quittés hier, je ne pensais pas... Je ne pensais pas que je ne les reverrai jamais! C'est tellement injuste! Il n'aurait même pas pu connaître le bébé!
-A moi aussi ils me manquent... Je leur ai apporté leur tisane avant de dormir, et on a parlé du bon vieux temps...
-J'ai l'impression que c'était hier que nous jouions dans la cours de l'école, insouciantes... Nous sommes seules à présent Târâ.
-Je suis là, ne pleure plus...
-Je suis tellement soulagée de t'avoir pour soeur, si tu savais..."

Târâ lui tapota gentiment l'épaule.


"Ça me fera tellement bizarre quand je me retrouverai seule avec Akin...  Kairos, toi, les parents...
-Quoi?! Vous allez déménager?
-Eh bien..."

Ce fut au tour de Târâ de se mettre à pleurer.

"Târâ...
-Vous... vous ne pouvez pas partir! Vous ne pouvez pas me laisser toute seule à la maison, non!
-Je sais bien, c'est Akin qui insiste pour qu'on ait notre foyer rien qu'à nous... Ecoute, je vais lui en parler.
-Ne me laisse pas! Ne me laisse pas Kâli, je t'en supplie! Je ferai tout ce que tu voudras, mais ne me laisser pas seule!
-Arrête de pleurer! la pria-t-elle en la serrant contre elle. D'accord, d'accord je te promets de ne pas t'abandonner! Mais s'il te plaît, sèche tes larmes!"


"Nous vivrons ensemble, nous serons une grande famille, avec le bébé...
-Le bébé?"

La jeune femme hoqueta, puis baissa les yeux sur le ventre de sa soeur. Elle avait pratiquement oublié qu'un bébé allait arriver dans la famille... Le bébé de Kâli et de Akin. Une fille, un garçon, on ne savait pas, mais Târâ savait qu'il allait tous les bouleverser.

Elle approcha les mains, et Kâli les lui prit pour les poser sur elle.

"Nos parents nous ont quittées, mais quelqu'un d'autre nous rejoindra sur terre...
-Oui... C'est...Non, rien."

Elle secoua la tête. C'est déroutant, tout ça, pensa-t-elle.


"Bon, je vais rentrer, il faut que je me ménage... Ce n'est pas bon pour le bébé toutes ces émotions. Merci de m'avoir accompagnée."

Elle respira un bon coup, et sembla tout à coup plus légère. Le deuil n'allait pas être très facile, mais il fallait bien continuer de vivre.

Pour Târâ, c'était tout autre chose. Elle se laissa tomber à terre, quelque chose la brûlait en elle... Mais elle ne savait pas quoi. Elle avait lu quelque chose dans le regard de sa soeur, quelque chose d'indéchiffrable. L'avait-elle blessée? Elle voulait déménager avec Akin... Etait-elle donc un poids si lourd pour elle? Allait-elle l'abandonner?

Elle serra ses bras autour de ses hanches. Ou peut-être tout cela était une idée de Akin lui-même...


Au crépuscule, elle décidé de retourner elle aussi à la maison. Elle avait passé toute la journée à se morfondre sur la tombe de ses parents, et à ressasser des idées toutes plus noires les unes que les autres. Alors qu'elle pensait pouvoir jouer un peu de musique pour penser à autre chose, Akin se retrouva subitement sur son chemin.

"Ah Târâ. Je voulais te parler."

Elle ferma les yeux lorsqu'elle fut face à lui. Surtout, garde ton calme, tout va bien se passer...

"L... Laisse-moi. Moi, je ne veux pas te parler."

Son ton était froid, presque menaçant. Repousse-le, vas-y! Il ne mérite que de souffrir!


"Quoi?
-Je ne veux plus te parler, et si je suis quand même obligée de te voir, je ne veux plus que tu me touches!
-Attends, qu'est-ce qui t'arrive tout à coup?
-C'est mal ce qu'on fait! C'est mal et tu le sais, ce n'est pas juste vis-à-vis de Kâli et du bébé! On n'aurait jamais dû faire une telle chose!
-Laisse-moi t'expliquer...
-Non! Il n'y a rien à dire!
-Târâ, je ne savais pas comment te dire que je t'aimais! J'étais avec Kâli, c'était compliqué et...
-Alors tu quitterais Kâli pour moi?
-Bien sûr que non! Enfin, réfléchis, on va avoir un enfant tous les deux. Mais ça ne nous empêche pas de passer encore du temps ensemble!
-Laisse-moi!
-Réfléchis-y bien Târâ. Je t'aime encore, tu sais bien..."


Il lui lança un regard qui se voulait triste, et lui tourna le dos.

La jeune femme se prit la tête entre les mains et garda les paupières closes. Des voix... Encore ces voix dans sa tête, toutes sortes de voix.

"A... Allez vous-en! N... Non! Non je ne veux pas! J'ai obéis la première fois, et voilà le résultat! Laissez-moi, je n'ai plus envie! Ce n'est pas ce que je voulais!!"

Plusieurs minutes de silence s'installèrent, puis elle fouilla fébrilement dans une sacoche pour prendre son sac en papier. Elle prit une longue inspiration, souffla une, puis deux, puis trois fois à l'intérieur pour retrouver ses esprits.

"Ne t'inquiète pas Târâ... tout va bien se passer. Ça va aller, tu es plus forte que tout ça... tu voulais simplement protéger ta soeur."


2 commentaires:

  1. Quelle hécatombe D: les deux la même nuit ? C'est pas facile à gérer tout ça... Et Târâ qui va sans doute tout révéler, ça va faire beaucoup à digérer.

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    1. Oui, oui, les deux exactement la même nuit... ;)

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