23.12.15

Episode 79: Huis-clos, première partie


Kâli palpa son ventre en sortant de la douche. Le bébé n'était pas très actif ces derniers temps, et elle avait hâte de pouvoir le tenir enfin dans ses bras. Elle se surprenait à rêver d'être enfin mère, et elle avait commencé à confectionner quelques vêtements pour son arrivée.

Quelque chose commençait à l'inquiéter cependant: son ventre n'avait pas beaucoup grossi dernièrement, et elle espérait qu'il ne serait pas trop petit à la naissance. Elle était en train de chercher Akin pour lui faire part de ses inquiétudes, mais elle ne le trouvait pas. C'est alors qu'elle se rappela qu'il ne l'avait même pas rejointe pour dormir... Du moins, elle s'était endormie bien avant.

Elle sortit dehors pour poser la question à Târâ: après tout, ils étaient restés ensemble lorsqu'elle était partie au lit.

"Târâ? Tu n'aurais pas vu Akin? Il n'est pas monté se coucher hier soir..."



La jeune femme reposa son instrument de musique, et fit découvrir à sa soeur un visage inondé de larmes.

"Târâ...? Qu'est-ce qu'il se passe?!"

Târâ secoua la tête, et un triste sourire s'afficha sur son visage.

"Je suis désolée Kâli...
-De quoi est-ce que tu me parles? Où est Akin?
-Il... Il est parti... Je crois...
-Ce que tu me dis est incompréhensible... Allez, viens, on va aller s'asseoir à l'intérieur et tu vas tout me raconter."

Elle amena sa soeur jusque dans la cuisine. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer entre Akin et elle pour la bouleverser à ce point?


Kâli prit place sur une chaise, et invita sa soeur à faire de même.

"Je ne sais pas si... si c'est une bonne idée de tout te dire... avoua Târâ, mortifiée.
-Il faut que tu me racontes tout. C'est important de tout se dire non? Tu es en train de me dire que le père de mon enfant est parti, j'ai bien le droit de me poser des questions quand même!
-Oui... Oui bien sûr...
-Où est-il Târâ? Que s'est-il passé? Vous êtes restés tous les deux en bas hier soir...
-On... On s'est disputé..."

Târâ prit place sur une chaise, et prit son visage entre ses mains. Comment lui avouer la chose? Elle n'avait plus le choix, elle n'allait pas lui laisser de répit avant qu'elle n'ait craché le morceau.

"Târâ? Târâ, tu m'entends?"


"Je... Je ne sais pas très bien comment c'est arrivé...
-Vous n'étiez pas d'accord sur quelque chose?
-Non, je veux dire, avant...
-Avant?
-Quand tout a commencé. Je ne sais plus combien de temps s'est écoulé depuis ce jour-là, mais... Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, je ne savais pas! Il ne m'a pas tout dit, il m'a expliqué que c'était normal, et moi, et bien moi je l'ai cru! Comment est-ce que j'aurai pu savoir?! Personne ne m'avait jamais rien dit, alors je... j'ai accepté, et puis, voilà! Je suis tellement désolée, si tu savais!
-Târâ je t'en prie, sois plus explicite! De quoi tu me parles? De qui?"

L'atmosphère s'était alourdie, et les deux jeunes femmes se jaugeaient du regard, pour savoir laquelle se sentait le plus mal à l'aise en ce moment. Kâli sentait bien que quelque chose de grave était arrivé... Mais elle devait savoir, elle n'avait pas le choix.


"Je... J'ai eu une aventure avec Akin... Oh, je suis tellement désolée si tu savais! Comment j'aurais pu savoir que c'était mal? Avant qu'on en parle l'autre jour, je..."

Mais Kâli ne l'écoutait déjà plus. Ce n'était pas possible. Elle devait avoir mal entendu, Târâ ne savait pas ce qu'elle disait... Elle devait se tromper. Mais l'absence d'Akin en ce moment-même, le refus de Târâ à lui parler de ses fréquentations, le ton sur lequel elle parlait, ses larmes... Tous ces signes-là ne trompaient pas.

"Tu... Tu plaisantes là? réussit-elle à dire."

Elle essaya de sourire, mais cela sonnait tellement faux qu'elle cessa immédiatement.

"Oh pardonne-moi Kâli, quand je m'en suis rendue compte, il était déjà trop tard..."


"Non... Non, ce n'est pas possible..."

Kâli sentit les larmes lui monter au visage. C'était inimaginable. Târâ avec Akin?! Mais... lui qui disait l'aimer! Elle ne comprenait pas, il avait toujours été si gentil avec elle, toujours si présent... Comment aurait-elle pu passer à côté de ça?

Et pourtant, il était impossible de mettre en doute les paroles de sa soeur. Il n'y avait d'ailleurs aucune raison pour qu'elle raconte un mensonge pareil... Etait-ce pour cela que Akin était parti? Parce qu'elle lui avait dit qu'elle voulait tout lui raconter?

"Pourquoi Târâ...?
-Je... Je ne savais pas... Oui je l'aimais, mais il m'a dit que... que ce n'était pas grave, que c'était normal... Personne ne m'avait jamais parlé d'amour, alors je... je l'ai cru..."


Kâli ne pouvait s'empêcher de pleurer. Tout son monde venait de s'écrouler, tous ses rêves. Ses désirs de fonder un foyer avec Akin, d'élever leur enfant ensemble, et puis de s'unir, tout venait de se briser en mile morceaux. Rien de tout ça n'était plus possible maintenant... sa confiance venait de disparaître. Elle sentit que Târâ venait l'étreindre, mais elle n'avait pas la force de lui rendre cette marque de réconfort. Sa petite soeur...  Une partie d'elle-même lui en voulait terriblement d'avoir agi de cette façon. Lui voler son compagnon! Avoir une aventure avec lui, alors qu'elle savait bien qu'il n'était pas célibataire! Et pourtant... Târâ avait raison, personne ne lui avait jamais expliqué des notions telles que l'amour. Qu'avait-elle dû penser en se rendant compte de ses sentiments? S'était-elle sentie perdue, anormale?

Tout ça, c'était bien de sa faute... Si elle avait su parler à Târâ, et la mettre en garde, rien de tout cela ne serait arrivé. Si seulement elle avait eu le courage d'aborder ces sujets intimes, jamais Akin ne se serait servi d'elle de cette façon... Comme elle devait souffrir elle aussi d'avoir été trompée de cette façon.


Tandis qu'elle continuait de pleurer dans les bras de sa cadette, cette dernière lui murmura:

"Kâli... Je... J'ai encore quelque chose à te dire... Mais crois-moi, je n'ai jamais voulu que tout ça arrive... Quand tu nous as laissés tous les deux hier soir, je... Moi aussi j'ai voulu aller me coucher, mais... Je ne sais pas ce qui s'est passé, on a commencé à se disputer... Moi je voulais tout te dire, depuis que j'ai su que ce n'était pas bien, et lui... lui il ne voulait pas, il disait que si je faisais ça, il allait m'arriver quelque chose de fâcheux. Alors..."

Târâ se tut un instant, avant de reprendre son récit.

"Je ne me souviens plus très bien... J'ai l'impression d'avoir eu un trou de mémoire, une absence, et... et quand je suis revenue à moi... Akin était par terre, il était là à mes pieds... et il ne bougeait plus... Je... Je crois bien qu'il était mort! Il était mort, Kâli! s'exclama-t-elle en pleurant à son tour. Je ne comprends pas, je n'ai aucun souvenir! J'étais tellement paniquée, que je l'ai traîné jusqu'au fleuve et je l'y ai jeté, et... et après je suis allée me couchée, j'avais si peur..."


Kâli se raidit dans les bras de sa soeur.

"Tu as fais quoi...?!
-J'ai peur Kâli, je crois que... je crois que je l'ai tué! Mais je ne comprends pas pourquoi, je n'ai aucun souvenir de ce qui est arrivé!
-Oh non, oh Târâ mais comment tu as pu faire ça...! C'est terrible, c'est pas possible...
-Pardon, pardon... Je suis tellement désolée! Je ne voulais pas tout ça!
-Une infidélité, d'accord, mais... un meurtre! Târâ, tu te rends compte de ce que tu es en train de me dire là?! Oh c'est pas vrai, comment est-ce qu'on va faire... Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir leur dire à tous...
-Je suis tellement désolée, je ne voulais pas te faire de mal... Je voulais juste... Je voulais te protéger, et..."


Kâli repoussa subitement sa soeur et se pencha en avant.

"Oh la... Oh..."

Elle respira un grand coup avant de jeter un regard paniqué vers sa soeur. Elle essaya de maîtriser son souffle et de retrouver son calme, mais la situation était telle que cela lui paraissait impossible.

"Kâli...?"

Elle posa une main sur son ventre, puis s'appuya contre la table.

"Je... J'ai très mal au ventre tout à coup, ce n'est pas normal....Ah!
-Des contractions?! Déjà? Kâli!"

Sa jeune soeur se précipita auprès d'elle, puis elle l'amena dans la chambre.


"Tu... Tu as besoin que je fasse quelque chose?? Dis-moi, je ferai tout ce que tu me diras de faire!"

Kâli lui attrapa brusquement la main, et la serra de toutes ses forces. Elle avait mal, très mal, et cela l'inquiétait d'autant plus que les contractions étaient arrivées soudainement, sans prévenir.

"Reste là Târâ! Reste près de moi, j'ai besoin de toi!
-Je suis là! Je suis là, tu n'as pas à t'inquiéter..."

Kâli serra les dents, allongée sur le côté. Elle avait pensé qu'en passant de l'état vertical à horizontal, les choses allaient rentrer dans l'ordre, mais cela n'avait pas l'air d'être le cas. Elle allait accoucher, cette fois elle en était sûre. Mais à savoir comment tout cela allait se passer, là, elle se trouvait dans l'ignorance la plus totale...


Les deux jeunes femmes ne surent pas combien de temps elles restèrent là à attendre. Kâli souffrait comme jamais, et le bébé ne se décidait pas à montrer le moindre bout de son nez. Et pourtant, elles ne pouvaient rien faire tant qu'elles ne l'apercevaient pas, et qu'un passage suffisamment grand s'était formé...

La jeune femme n'avait pas enseigné à sa soeur assez de gestes pour parer à l'éventualité où l'accouchement se serait mal déroulé, elles n'avaient donc pas d'autres choix que de supporter en silence la douleur. Douleur que subissait Kâli en tremblant, tout en essayant de ne pas penser au pire...

"Il n'y a vraiment que je puisse faire? la supplia Târâ.
-N...Non! Aaah! Qu'est-ce que j'ai mal!!
-Mais si le bébé était coincé??
-Je sais! Mais quoi, tu veux m'ouvrir le ventre?! Tu ne saurais même pas comment faire!"


Kâli souffrit encore de longues heures, jusqu'à ce que Târâ s'écrie enfin:

"Ça y est! Je le voix, je le vois Kâli! Tu es presque au bout, encore un effort!"

La jeune femme se sentait à bout, elle avait l'impression que ses dernières forces étaient en train de la quitter. De grosses gouttes de sueur perlaient sur tout son visage, et ses joues étaient devenues tellement pâles qu'on aurait pu penser qu'elle n'avait pas vu la lumière du jour depuis des années.

"Est-ce... est-ce que... il est bien... placé...?
-Je... Je crois que je vois les pieds.
-Non... Non... murmura Kâli."

Elle ferma les yeux en sentant les larmes couler à nouveau, et poussa une dernière fois.


Târâ était sortie de la chambre pour laisser sa soeur se reposer.  La journée n'allait pas tarder à se terminer, il lui semblait que le soleil ne s'était levé qu'il y a quelques instants, et en même temps, que cela faisait des jours qu'il ne s'était pas couché.

Assise aux pieds de l'escalier, elle restait songeuse et réfléchissait à tout ce qui venait de se produire. L'accouchement de sa soeur avait totalement effacé de sa mémoire la mort de Akin, elle ne pensait plus qu'à Kâli et tout ce qu'elle avait enduré pour mettre au monde son enfant... Un enfant qui n'était pas resté parmi elles très longtemps. La jeune femme eut un léger frisson de dégoût en y repensant. Elle avait toujours cru que le bébé était à l'abri de tout dans le ventre de sa mère, mais ce n'était visiblement pas le cas...

Kâli avait perdu son bébé. D'après elle, il ne s'était pas bien présenté et aurait dû naître la tête en premier, et comme il était resté coincé un moment dans son ventre avant de sortir...


Târâ n'avait pas bien compris ce qu'il s'était passé, si l'enfant était mort durant l'accouchement, ou si quelque chose s'était produit bien avant. Kâli avait dit ne plus sentir l'enfant durant les quelques jours qui avaient précédé la naissance...

La jeune femme posa une main sur son propre ventre, et fut rassurée de voir que son bébé à elle était en pleine forme. Elle se sentait pourtant terriblement bouleversée par ce qui s'était produit. Elle n'aurait jamais pensé que c'était possible...  Quand Kâli s'était écriée que l'enfant était mort, elle était partie en courant chercher Kairos. Qu'aurait-elle pu faire d'autre? Lui avait su raisonner leur soeur qui s'accrochait désespérément au corps sans vie du bébé, et il l'avait emmené pour lui dédier une cérémonie convenable.

Depuis, un silence pesant régnait dans la maison. Târâ n'osait pas aller voir sa soeur, elle l'entendait encore pleurer à l'autre bout de la maison.


La jeune femme était complètement dévastée. Non seulement son compagnon était mort, mais en plus, elle avait perdu son bébé. Ce petit être qu'elle avait porté durant des mois, des semaines et des jours... Il n'était plus, on le lui avait pris. Comment n'avait-elle pas pu se rendre compte plus tôt que quelque chose n'allait pas? Pourquoi n'avait-elle pas agi plus tôt? Si elle avait déclenché l'accouchement quelques jours auparavant, peut-être que tout se serait bien passé... Si elle avait su apprendre à Târâ quelques gestes de plus, est-ce que cela n'aurait pas changé la donne?

Elle restait là, dans la chambre, allongée dans l'obscurité la plus totale. Qu'avait-elle donc fait pour mériter une telle punition? Avait-elle contrarié les esprits par un acte quelconque? Elle ne se rappelait pourtant pas avoir mal agi au cours de sa vie, elle avait toujours œuvré pour le bien de sa famille et des villageois...


Târâ s'était installée au piano, et une mélodie triste et mélancolique résonnait dans toutes les pièces de la case. Qu'aurait-elle pu jouer d'autre? Elle avait tout gâché, elle avait complètement détruit la vie de sa soeur.

"Comment as-tu pu... Comment as-tu pu lui faire ça? Elle qui a toujours tout fait pour que tu te sentes bien, voilà comment tu la remercie?"

Des voix recommençaient à faire leur apparition dans sa tête. Cette fois-ci, elle ne tenta pas de les chasser, et elle les laissa dire.

"Que dois-je faire... Que dois-je faire pour la consoler...? se demanda-t-elle à elle-même.
-Protège-la... Protège-la, ne laisse plus personne l'approcher... On va te la prendre, et elle sera malheureuse... Ne les laisse pas faire..."


"Târâ...?"

Une voix embuée de larmes fit sursauter la jeune femme qui cessa immédiatement de jouer. C'était Kâli qui avait enfin eu le courage de sortir de sa chambre, et qui avait été attirée par la douce musique de sa soeur.

"C'est triste ce que tu joues...
-C'est... c'est un requiem, je voulais le jouer pour... pour ton bébé..."

Elle se poussa légèrement, et Kâli vint s'asseoir auprès d'elle sur la banquette.

"Je me sens si malheureuse Târâ... Pourquoi est-ce que tout ça nous arrive?
-Je ne laisserai plus personne te faire du mal... Je te le promets, plus personne... Nous serons toutes les deux ensemble, et tout ira bien."


Mais Târâ avait beau dire, aucune de ses paroles ne parvenait à réconforter sa soeur aînée. A chaque fois qu'elle lui jetait un coup d'oeil, elle avait des larmes plein les yeux, ou un regard rougi et bouffi.

"Elle est malheureuse... Elle est malheureuse avec moi... se disait-elle."

Elle ne pouvait rien faire de plus pour elle. Elle avait beau chercher et se creuser la tête, elle ne voyait pas comment redonner le sourire à quelqu'un qui avait perdu un être cher... N'avait-elle pas été la première à retrouver le sourire après la mort de leurs parents pourtant? Elle ne comprenait pas, pour elle, la situation n'était pas différente. Qu'est-ce qui empêchait donc Kâli d'être à nouveau heureuse?

Elle n'osait pas le lui demander, par peur de la faire encore pleurer.


Même à table, le silence régnait. La cuisine qui avait été le lieu de nombreuses retrouvailles, de rires et de fêtes, était maintenant l'endroit le plus sinistre de la maison. Kâli mangeait à peine, elle n'avait plus d'appétit.

"Fais un effort... lui demandait souvent Târâ. Mange au moins un bout...
-Je n'ai pas faim...
-Mais tu ne peux pas te laisser dépérir comme ça.
-J'ai perdu mon enfant Târâ, lui dit-elle. Dois-je te rappeler qu'en plus de ça, Akin est mort...?"

Le coeur de Târâ se brisa à cette évocation. Oui, Akin était mort... et c'était probablement de sa faute.


Les jours passaient sans que sa tristesse ne s'atténue. Elle ne sortait plus de la maison, si ce n'était pour s'allonger un peu au soleil, pendant que Târâ restait au clavier. Elle vivait un véritable cauchemar dont il lui était impossible de s'échapper ou de s'éveiller.

Elle essayait de repenser à tout ce qui s'était passé ces derniers jours. D'abord, Luhan et Ika qui s'en était allé... Puis l'infidélité de Akin. Sa disparition. Et pour terminer, la mort de son bébé... Malgré la présence de sa soeur, elle n'aurait pas pu se sentir plus seule au monde. Elle avait tout perdu, son monde s'était écroulé avant qu'elle n'ait eu le temps de s'en rendre compte, et de faire quelque chose pour éviter ces catastrophes.

Plus elle y pensait... et plus elle se rappelait que Târâ aussi attendait un enfant. L'enfant de Akin. Pas de doute possible, c'était de lui qu'elle était enceinte... Cela ne faisait qu'ajouter du poids à sa peine.


Quand elle en avait le courage, elle concoctait quelques remèdes inutiles. Elle n'avait pas fait le tour du village depuis des jours, peut-être bien une semaine déjà. Mais personne ne venait la déranger, sans doute Kairos les avait-il mis au courant de sa situation... Elle ne savait pas, elle n'avait pas eu le courage de se rendre à la cérémonie organisée pour le bébé. Il n'avait pas de nom de toute façon... Elle ne savait même pas si c'était une fille ou un garçon.

Il n'était rien de plus qu'un esprit à présent... L'un des plus jeunes esprits qui devaient veiller sur elle depuis le ciel. Comment pouvait-elle avoir envie de reprendre sa vie en main? Tout était parti en fumée. Elle n'avait plus d'envies, plus de rêves... Plus rien n'avait d'importance pour elle, elle ne faisait même plus attention à sa soeur qui lui traînait rarement dans les pattes à présent.


Le soleil se couchait sur Ziwa Bonde, et des milliers d'étoiles brillaient dans le ciel.

La maison était plus calme que jamais, Târâ n'était plus assise à son instrument de musique. Quelque chose allait se produire ce soir-là... Une certaine effervescence commençait à naître au sein de la case des deux jeunes femmes. Mais elles ne savaient pas ce qui les attendait, et il leur aurait difficile d'interpréter les signes envoyés par les esprits.

Oui, tout était calme dans la maison... Mais pour combien de temps encore?


2 commentaires:

  1. Maeleo23/12/15

    Ow mon dieu quel cauchemar, les malheurs s'enchainent ! Kali a bien "pardonné" à Târâ comme je l'avais prévu, mais le reste... Akin mort, la perte du bébé, j'espère que Kali saura s'en remettre un jour...

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    1. oui vraiment désolée pour le bébé *n*
      Reste à voir la seconde partie...!

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